Kimi, Champion du Monde 2007
Räikkönen, le pilote au casque de glace
Fêtard et volontiers buveur, le Finlandais Kimi Räikkönen est devenu dimanche champion du monde de Formule 1 en appliquant, l'esprit bien au frais sous son casque, son credo: rien ne sert de parler, seuls les résultats comptent.
Face à ses rivaux Lewis Hamilton, débutant lancé depuis le début de la saison dans une opération de séduction, et Fernando Alonso, double champion du monde au sang chaud qui ne mâche pas ses mots, Räikkönen, lui, n'a jamais dit un mot plus haut que l'autre, dans la défaite comme dans la victoire.
"Il faut apprendre à le connaître, mais c'est un pilote qui fait son boulot sans jamais se plaindre et nous sommes très contents de l'avoir dans l'équipe", se réjouit le patron de la Scuderia, Jean Todt.
Ses réponses souvent plus courtes que les questions posées, lâchées du bout des lèvres en oubliant d'articuler prouvent le peu d'intérêt que Räikkönen porte à l'exercice face aux journalistes. Et à la discussion en général !
Hamilton et Alonso connaissaient exactement toutes les combinaisons qui leur permettaient d'être titrés au Brésil. Et lui ?
"Euh... il faut que je gagne, c'est tout" , répondait-il à la veille des premiers essais libres.
Contrairement à l'effet produit, il n'y a pas forcément dans ce détachement de mépris ou de ‘
je m'enfoutisme’.
Juste une façon de vivre qui prône la tranquillité avant tout.
Une tranquillité qu'il revendique sans concession. Lorsqu'il fait la fête, qu'il s'enivre sans compter, il l'assume mais en soulignant que :
"cela ne regarde personne tant que dans son activité publique, soit celle de pilote de Formule 1, il est irréprochable." S'il ne cherche pas vraiment à se cacher lors de ses frasques nocturnes - mal vécues par son épouse Jenni , il le fait en revanche lorsque, pour s'amuser, il participe à différentes activités sportives ouvertes au grand public.
Ainsi, sur la liste des engagés d'une course de motoneige une semaine avant le premier Grand Prix de la saison, figurait un certain James Hunt. En fait, c'est bien Kimi Räikkönen qui avait choisi de ressusciter le champion du monde britannique de F1 !
Ou lorsque pour une course de hors bords, il s'était déguisé, avec tout son équipage en... gorille.
Né le 17 octobre à Espoo, Räikkönen est toujours "à fond" dans tout ce qu'il fait (F1, voiture de route, moto, kart, motoneige, ski), depuis qu'il s'est installé au volant d'un kart à pédales à l'âge de trois ans.
Une fois enfilés la combinaison et le casque sur lequel est inscrit son surnom ‘Ice Man’, ce facétieux éternel gamin au visage poupin redevient l'implacable prédateur froid au regard translucide.
Passé directement de la Formule Renault à la F1 chez Sauber en 2001, il a été recruté dès 2002 par McLaren-Mercedes avec qui il a remporté sa première victoire en 2003.
Cette même année il a perdu le titre dans la dernière course face à Michael Schumacher, avant de le reperdre face à Alonso en 2005, handicapé par de récurrents problèmes de fiabilité. Jamais il ne s'est plaint.
L'image restera de ce pilote à Monaco ayant abandonné sur une énième défaillance mécanique sa McLaren-Mercedes avant le tunnel pour longer le circuit à pieds, sans ôter son casque, et s'engouffrer directement sur un yacht mouillé dans le port. Quelques minutes plus tard il était torse nu en train de se désaltérer, entouré d'amis sur le pont du bateau, comme si de rien n'était alors que les monoplaces continuaient de rugir à quelques mètres de là.
En 2006, il a vécu une saison dans l'ombre au volant d'une voiture complètement dépassée par la concurrence. Là encore, pas une critique. Mais un transfert en fin de saison pour remplacer le septuple champion du monde Schumacher chez Ferrari.
Cette saison, malgré des difficultés d'adaptation à la voiture, Räikkönen s'est imposé dès la première course en Australie après avoir signé la pole.
De quoi le mettre en confiance pour la suite qui fut plus difficile : persuadé du potentiel de son matériel, le Finlandais savait que la clé de la réussite était entre les mains de ses ingénieurs. Donnez lui une voiture capable de gagner et il se charge du reste.
Pour preuve : il a remporté le plus grand nombre de courses cette saison (6)
Source: F1-live